Après les fakenews, voici la fakescience !
Le phénomène a été épinglé la semaine dernière par un groupement de 23 médias internationaux qui ont collaboré sur le sujet, dont en France le journal Le Monde. La part prise par la « fausse science » dans la production scientifique mondiale a en effet augmenté de manière considérable depuis une dizaine d’années. Selon les chercheurs finlandais Cenyu Shen et Bo-Christer Bjork, la quantité d’articles douteux aurait été multipliée par 8 entre 2010 et 2014, passant de 50 000 à environ 400 000.
La place prise ces dernières années par l’obligation de publier pour les chercheurs, ou les laboratoires, au risque sinon de périr, a évidemment renforcé le phénomène. On a vu apparaitre des journaux dit « prédateurs », qui ne respectent pas les règles élémentaires de la vérification, mais profitent de ce marché estimé à 25 milliards d’euros annuels. Le développement de l’open access, ou science ouverte, l’accès gratuit aux articles pensé d’abord pour faciliter la circulation des idées contre la cherté des revues à comité de lecture, participe également du phénomène.
Le problème dans tout ça, c’est que le système même de validation scientifique est atteint. Les pouvoirs publics en ont pris conscience. Un seul exemple : en 2011 est publié un Code de conduite européen pour l’intégrité en recherche.
Alors peut-on encore croire les scientifiques ? Quels sont aujourd’hui les critères d’intégrité ?