Ce matin, j’allume la télévision et je tombe sur un chroniqueur politique qui commente des pourcentages de confiance en tel ou tel parti politique. Le ton est assuré, les valeurs bien affichées sur le petit écran, la thèse implacable. Au fur et à mesure qu’il déroule son discours, l’esprit peut-être en alerte car je savais que je consacrerais une partie de ma journée à écrire un article sur les statistiques, je me dis qu’avec exactement les mêmes chiffres, je pourrais tout à fait étayer la thèse opposée de celle que le chroniqueur développe. Nous sommes assaillis de statistiques diverses et variées, résultats de sondage, indicateurs… Mais les conclusions que nous en tirons sont-elles justes ? Et que comprenons-nous vraiment de ces chiffres ? Très souvent, on nous présente un résultat statistique, un pourcentage, une moyenne, mais sans le contexte, sans la définition de la grandeur qui a été mesurée. La valeur donnée, souvent juste bien que mal remise dans son contexte, ne peut pas être mise en cause. Mais son interprétation, qui, elle, est parfois erronée, est également acceptée comme vérité par l’auditeur. Cette année encore, à la fête de la science à Grenoble, des chercheurs en mathématiques vont initier collégiens et lycéens aux pièges des statistiques. Par des expériences répétées, ils toucheront du doigt le fait que parfois les chiffres contredisent le sens commun.